Matériel céramique & four céramique


L’Homme a découvert les propriétés des argiles depuis des temps immémoriaux et il a utilisé ses propriétés plastiques aussi bien dans la construction que dans la fabrication de poteries utilitaires. Qu’elles soient cuites ou non, des pièces en argile ont été découvertes lors des fouilles archéologiques de toutes les civilisations.

Les techniques de façonnage de l’argile, les modes de cuisson et les finitions apportées ont bien sûr évoluées au fil du temps et selon les endroits du globe. Cuite à basse ou haute température, au moyen de fours à bois, à gaz, plus ou moins rapidement, émaillée ou non, la céramique est une empreinte des savoirs faire des civilisations passées.

Que ce soit en Chine, au Moyen Orient, en Méditerranée ou dans les civilisations précolombiennes, l’argile a toujours été travaillée et les vestiges des poteries retrouvées sont autant de traces de ces civilisations et des techniques connues pour façonner et décorer l’argile

Cependant l’homme s’est aussi rendu compte que les vases et poteries qui n’étaient pas cuits à des températures élevées restaient poreux et absorbants.

Pour remédier à cet inconvénient majeur, un grand progrès a été réalisé lorsque l’homme a su recouvrir l’argile d’une matière imperméable, c’est à dire d’une couche vitrifiée ou glaçure ( aussi appelée émail ou couverte). 

Avant l’ère industrielle , chaque artisan avait un savoir-faire unique et le potier s'installe “sur” un gisement d’argile. Ainsi les villages potiers se développent à proximité des “poches d’argile” et les familles vivent de l’activité de poterie : le village potier du Fuilet ( Maine et Loire) s'est développé de cette façon, comptant jusqu’à plus de 40 familles vivant de l’activité liée à l’argile : fabrique de pots de jardin, poterie utilitaire, briques et tuiles. L’ère industrielle a transporté les savoirs-faire artisanaux vers l’usine et aujourd’hui les villages potiers comme le Fuilet témoignent  d’une époque révolue. C'est grâce à la chimie et en perfectionnant les pâtes et les glaçures qu'on a développé les progrès de l’industrie céramique. Ainsi, à partir du XIXe siècle, de nombreux domaines industriels intègrent les progrès de l’industrie céramique. Ainsi la construction, la chimie, les manufactures, l'agriculture, la métallurgie, la verrerie, empruntent à l'art céramique de nombreux matériaux: briques, tuiles, carreaux, porcelaine, appareils pyrotechniques, tuyaux de drainage, briques réfractaires, pots de verreries, etc.

L’art céramique se développe également et prospère à son tour sous l'influence des progrès réalisés par le mécanicien, le chimiste, le physicien. Dans les sociétés industrielles occidentales, l'art céramique devient aussi l'art de l'ingénieur. Les céramiques sont sollicitées, thermiquement, chimiquement, électriquement, mécaniquement. On utilise de nouvelles pâtes, on trouve aux céramiques de nouvelles définitions, des applications dans de nouvelles disciplines : en électricité, en aérospatiale, etc.

Aujourd’hui, la céramique suscite l'intérêt des artistes comme des artisans d’art : avec la dimension alchimique des arts du feu, le matériau ancestral permet d'explorer, expérimenter, façonner et finalement créer des œuvres contemporaines. Et, si la céramique ( de keramon, “argile” en grec) est le plus ancien des arts du feu, l’usage de l’argile en sculpture est en fait très récent et date de l'époque moderne. On connaît ainsi les œuvres de Picasso à Vallauris ou encore Paul Gauguin, Jean Carriès ou Auguste Rodin avant lui. En 2016, l’exposition Ceramix a réuni plus de 250 oeuvres d’une centaine de créateurs: consacrée à la céramique, Ceramix a été présentée à Mastricht, Sèvres ( Cité de la Céramique) et Paris ( La Maison rouge) . Une nouvelle exposition est en projet pour 2020, preuve de reconnaissance de l’importance de l’art céramique. 

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